Béton poli

Introduction

    Bienvenue sur BetonPoli.com dont la première ambition est de s’adresser, en toute indépendance, au client comme au spécialiste. Il est conçu pour les curieux, les amateurs, tous ceux qui ont envie d’en savoir davantage sur les sols bétons avant d’envisager de se lancer dans l’aventure : Vous avez envie de réaliser un sol en béton, mais vous n'as pas d'idée ou de commencer ? Vous aimeriez en savoir davantage sur la fabrication, les contraintes de temps et le coût de l’opération… Ici, je vous propose de découvrir les différents types de sol en béton. En vous familiarisant avec les méthodes de ponçage et de lissage, vous pourrez choisir le béton qui convient à votre projet. Le site a également pour vocation de vous aider à vous orienter pour que vous sachiez juger le devis d’un artisan, du point de vue des techniques et des tarifs qu’il propose.

    Sur BetonPoli.com, les applicateurs, les architectes, les maîtres d’œuvre, fabricants de disques diamants ou fournisseurs de machines trouveront également des comptes-rendus d’expérience, des formulations, des conseils très utiles. Le site tentera de passer en revue tous les types de sol "cémentitieux" : les sols agglomérés avec du ciment.

    Quelques informations de base : En France, le béton poli est peu connu, et à plus forte raison mal compris. Nous allons essayer de parer à cette incompréhension pour faire connaître un sol qui possède de très nombreux atouts. Toutes les informations que vous trouverez ici sont le fruit de mon expérience directe en tant qu’indépendant, et des conclusions que j’ai tirées à l’examen de toutes sortes de dalles poncées.

    Commençons par les fondamentaux. Comme la plupart des matières dures, le béton peut être poncé et, dans certains cas, poli jusqu’à l’obtention d’une brillance étonnante. Au début, mon expérience se limitait au ponçage du bois : grain 50, 80, 100, 120... Dès ce moment-là, j’ai observé un principe essentiel : le premier ponçage, qui passe en gros grain (50 par exemple), est très efficace. Le deuxième, avec le même grain, est tout de suite beaucoup moins efficace et le troisième encore moins. Au fil des années, j’ai constaté cette diminution d'efficacité du ponçage sur chaque dalle en béton. Cet aspect des choses permet de comprendre la suite.

    En effet, les clients demandent souvent : « Quelle épaisseur va disparaître avec chaque passe de ponçage ? » Or, dans l’immense majorité des cas, il est difficile de répondre avec précision à cette question pourtant simple. Pourquoi est-ce si compliqué de quantifier la matière à retirer lors du ponçage ? Parce que les variables de l’interaction entre les trois éléments principaux du ponçage (le béton+granulats, les diamants et leur liant métalique) sont si grandes et qu’on ne peut les déterminer à l’avance. En somme, la mesure d’une surface inconnue au dixième de millimètre est très difficile. Les fournisseurs de diamants de ponçage parlent souvent de la méthode empirique comme d'un « protocole » de ponçage : vous commencez avec ce type d'outil et vous progressez à l’aveugle... En réalité, on ne connaît le fameux « protocole » qu’au terme de l’opération. On sait ce qu’il aurait fallu faire quand c’est fini ; et bien sûr, c’est trop tard. La question est fondamentale. Comment déterminer le coût d’une prestation si on ne peut pas évaluer le travail nécessaire ? Que signifient toutes ces contraintes ? Quel sera le résultat final ? Que peut-on en attendre ? Est-ce que tout le monde est sur la même longueur d’ondes en ce qui concerne l’effet à obtenir ?

    Avec du temps, de l’observation et de la réflexion, on parvient à fournir quelques éléments de réponse, notamment en apprenant à ranger les variables de ponçage par catégories. Car bien sûr, il existe des artisans et des entreprises qui maîtrisent cette étape essentielle ! Alors comment font-ils ? Et au fond, quels sont les paramètres en jeu derrière nos variables de ponçage ? Les pages qui suivent vont traiter de ces questions. Mais avant tout, nous allons nous pencher sur la définition précise des sols « cémentitieux » : les sols les plus durs, si résistants que leur durée de vie peut être plus longue que celle du bâtiment qui les abrite.

Dalle béton

Dalle béton
Dalle en béton
    Une dalle (sol) en béton se compose d’éléments minéraux (sables, agrégats) de formats divers, mélangés à de l’eau et à du ciment. La répartition typique des composants se fait par tiers : 1 part de sable, 1 part de granulats, 1 part de ciment. L’épaisseur va varier de manière considérable, puisqu’elle peut aller de quelques centimètres (3+ cm aussi connu sous le terme de « chape ») jusqu’à un format structurel (de 15 à 20 cm : les dalles industrielles). Le mélange des différents éléments, qu’on appelle la formulation du béton, ne sera pas toujours le même. En fait, la formulation va évoluer pour s’adapter à la surface et à son usage. Ainsi, on pourra ferrailler une dalle avec un treillis soudé pour plus de résistance structurelle ; ou fibré ; ou les deux, etc. Le métier du dallagiste est très complexe, et de plus en plus technique avec les réglementations. Aujourd'hui, en France, la qualité du coulage des dalles est désastreuse. La cause est économique : on part du principe qu’une dalle en béton est « trop chère ». La plupart du temps, c’est l’artisan ou l’entreprise qui présente le devis le moins onéreux qui décroche le contrat. Nous allons examiner très attentivement cet aspect des choses dans les pages suivantes. Car il est fondamental de comprendre que la réussite du polissage dépend de la qualité de la dalle à polir.

Béton lissé / Béton quartzé

Béton lissé
Béton lissé
    Un béton lissé tire son nom du lissage mécanique qui lui est propre, et qu’on obtient avec une talocheuse automatique (parfois appelée « hélicoptère »). Le lissage a lieu en cours de coulage : quand la dalle est assez sèche pour qu’on puisse marcher dessus, mais qu’elle reste bien fraîche (entre 1 et 3 heures après la mise en place du béton à température ambiante). Le lissage fait monter la « crème » (un mélange d’eau et de ciment pur) et crée une couche d'usure très dure. Visuellement, l’effet est beau, d’autant plus que les durcisseurs, teintes et granulats de quartz, peuvent être saupoudrés à la surface en même temps qu’on passe l’hélicoptère. On obtient ainsi plusieurs effets et une dureté mécanique supérieure. Ce type de sol est très répandu dans les zones commerciales et industrielles. Cependant, il reste complexe et requiert une grande maîtrise de la mise en place et des appareils de lissage.

Béton désactivé

Béton désactivé
Béton désactivé
    Parfois connu aussi sous le nom de « béton lavé », le béton désactivé est plutôt utilisé pour la fabrication de dalles en extérieur. On le met au point grâce à une formulation spécifique de teinte et de granulats. Tout de suite après le coulage, on pulvérise un produit désactivant à la surface, qui permet de retarder l'action chimique du ciment ; la couche inférieure durcit alors que la surface reste souple. Après 24 heures, la surface subit un lavage à haute pression (karcher) qui enlève le ciment autour des granulats pris dans la couche dure, au-dessous. L’aspect met en évidence les formats et les couleurs des agrégats. Toujours en termes d’apparence, on notera qu’il s’agit d’une surface rugueuse et adhérente, parfaite pour résister aux intempéries. Un béton désactivé est en général plus cher, parce qu’on utilise des granulats décoratifs et qu’on ajoute une teinte dans la masse du béton. Le produit désactivant n’est pas très onéreux en lui-même, mais il vient quand même s’additionner au total des frais.

Béton imprimé

Béton imprimé
Béton imprimé
    Le béton imprimé peut donner l’impression d’être une matière complètement différente, et pourtant, c’est bien du béton à 100%. Lors de la préfabrication, avec des moules, on presse des motifs imitant d’autres matières dans le béton frais : dallage en pierre, briques, carreaux larges et colorés, bois, etc. Le résultat peut être tellement convaincant qu’à l’œil nu, on le confondra « pour de vrai » avec la matière qu’il imite. Toutefois, quand y regarde de très près, il se trahit : il est beaucoup trop "parfait" et ne possède pas les irrégularités associées aux sols les plus nobles.

Béton poli

Béton poli
Béton poli
    Il s’agit d’un béton, sous n’importe quelle forme (dalle, chape, plan de travail, meuble, etc.), que l’on a poncé et poli. La brillance finale est purement mécanique : la surface n’a pas subi l’application d’une cire, d’un vernis, d’une résine ou d’un autre produit. Le béton poli se distingue par sa simplicité. A la base, c’est juste votre mélange de béton que vous allez poncer à l’aide de diamants de plus en plus fins. Au terme du processus, on expose plus ou moins les granulats et ça brille. Autrement dit, n’importe quelle dalle ou chape peut devenir un béton poli… néanmoins, le résultat final (la qualité) va dépendre presque entièrement de la formulation du béton et de sa mise en place avant polissage. Sans une bonne expérience du ponçage et du polissage, un artisan ou une entreprise qui coule souvent des dalles de béton simple aura tendance à exécuter une mise en place de base ; il utilisera un ciment faiblement dosé, trop d'eau, et il n’accordera pas assez d’importance à la planimétrie, au placement et au compactage. Or, une mauvaise mise en place induit une mauvaise base, ce qui va mettre en péril la réussite du polissage. Pour le béton poli, la mise en place est une étape cruciale : gardons-le à l’esprit. Comment les anciens ont-ils fait pour créer des sols absolument magnifiques, sur lesquels nous marchons encore au bout de huit siècles ? Il faut savoir que le père du béton poli est le Granito (le XIXe siècle), et son grand- père le Terrazzo (le XVe siècle). Terrazzo, Granito et béton poli représentent trois moments successifs de l’histoire d’un seul « concept ». En effet, la matière demeure, au fil des siècles, un mélange d’ingrédients presque identiques : un liant (ciment ou chaux), du sable, des granulats, de l’eau. Ce qui permet, en revanche, de reconnaître chacun de ces trois termes et de bien différencier plusieurs techniques, c’est la façon dont la matière est mise en place. Voyons tout cela plus en détail.

Terrazzo

Terrazzo
Terrazzo

    Le terrazzo classique date du XVe siècle et se distingue par l'utilisation de la chaux (au lieu du ciment) comme liant. Sa mise en place se fait en deux temps. On coule d’abord une dalle (chaux/sable/gravier) de 8 à 12 cm. Le lendemain, on y superpose une chape de chaux d’environ 2 cm d’épaisseur, composée de marbre fin ou de sable (0/1 à 0/4, dosage une unité de chaux pour deux unités de sable/marbre fin). Immédiatement après, on sème sur ce « coulis » frais des cailloutis : éclats de marbre ou granulats sélectionnés pour leur couleur et leur format, généralement sur 2 à 10 mm. Ce sont ces granulats qui rétablissent le rapport classique des trois tiers, chaux, sable et granulats. La couche est alors damée et compactée. Ponçage et polissage ont lieu après la prise et le séchage, plusieurs semaines plus tard. Il faut noter que les granulats placés à la surface ont souvent été triés et sélectionnés et placés dans une forme spécial. C’est ce soin esthétique bien particulier qui confère, à l’époque, aux Italiens la maîtrise parfaite des plus beaux sols du monde. Aujourd’hui encore, on peut les admirer, et ils sont restés en excellent état.

Granito

Granito
Granito
    Le granito est similaire au terrazzo, sauf que le ciment remplace la chaux comme liant, et que la mise en place se fait « frais sur frais ». On coule une dalle de 8 à 15 cm. Au fur et à mesure du coulage, on met en place un mélange de ciment, de sables et de granulats sélectionnés en amont : ils sont choisis en fonction de leur granulométrie et de leur teinte, et l’épaisseur de la couche est d’environ 2 cm. Le « frais sur frais » s'effectue de sorte que les deux couches se soudent et ne forment qu’un bloc, particulièrement robuste. Comme avec le terrazo, il faut que la surface soit serrée, compacte. A la différence du terrazo, en revanche, cette étape n’attend pas le ponçage. Le lendemain, l’opération de ponçage se fait dans l’objectif d’exposer les granulats avant un polissage à haute brillance. Le ciment « moderne », redécouvert aux XVIIIe et XIXe siècles, a le grand avantage de rendre le séchage très rapide. Tellement rapide qu’après séchage complet, le ponçage devient une épreuve ! Le granito, lui aussi, peut donner lieu à des motifs mis en place dans des moules. D’autres technologies sont apparues depuis, notamment les machines électriques de ponçage et les techniques de mise en place, qui ne cessent d’évoluer.

Ragréage poli

Ragréage poli
Ragréage poli
    La particularité du ragréage est d’offrir une bonne résistance et une grande dureté malgré la minceur de sa couche, qui sera à peine de 6 à 10 mm. Il existe des ragréages à haute performance, intérieure et extérieure, qui pourront être poncés et polis pratiquement comme une dalle en béton. On y ajoutera éventuellement des agrégats, des teintes et des colorations qui en feront un sol beau et résistant. La préparation de ce type de sol requiert exige autant de maîtrise technique qu’une dalle, mais d'avantage la mise en place reste relativement rapide. La seule contrainte est celle du coût, car les produits de fabrication du ragréage au mètre carré restent relativement chers.

 

Béton ciré

Béton ciré
Echantillon béton ciré
    La principale caractéristique du fameux « béton ciré » est qu’il n’est ni l’un (béton), ni l’autre (cire). Cette dénomination est un terme de marketing. Elle projette l’image d’une dalle lissée qu’on pourrait enduire de vraie cire afin de protéger sa surface des taches. Dans les faits, l’intitulé recouvre toute une gamme d’enduits qui produisent, effectivement, un effet voisin de celui d’une dalle lissée. La plupart du temps, ces enduits sont des résines. Leur résistance est donc limitée dans le temps, et leur entretien difficile.

 

Conclusion

    Nous avons passé en revue les différents types de sols à la base de béton. Il est évident qu’ils sont... différents : si la matière première est la même, la formulation, la mise en place et la manipulation changent pour chacun d’entre eux. Evidemment, couler une chape de 3 cm destinée à être recouverte de carrelage sur 25 m² n’a rien à voir avec la conception d’une dalle de 15 cm lissée, quartzée et polie. Les deux opérations n’ont rien de commun. La formulation, les logistiques de mise en place le nombre de personnes nécessaires, les traitements et le rendu : tout change. Par conséquent, le prix aussi. C’est précisément la question des tarifs que nous allons examiner dans les pages à suivre. L’une des premières questions que l’on se pose est de savoir combien coûte le béton poli. A première vue, on ne voit pas en quoi il est difficile d’y répondre. Mais si on se penche un moment sur le problème, on s’aperçoit que les paramètres sont nombreux : conditions imposées par le lieu, température, environnement, esthétique, etc. Le budget peut varier de façon spectaculaire. Par exemple, le ciment gris et le ciment blanc n'ont pas le même prix. Les possibilités du béton poli sont presque infinies, et chaque cas sera unique. Par ailleurs, le grand public ignore généralement le prix d’un sol. Combien est-ce que ça coûte ? Forcément, la réponse dépend du type de sol souhaité, mais aussi, à égale mesure de l’état du sol existant. La base, dalle ou chape, existe-t-elle déjà ? Le niveau est-il bon, ou faudra-t-il parer à un effet de pente grâce à un ragréage auto-nivelant pour poser un carrelage ? S’agit-il d’une rénovation ? Faut-il envisager une prestation de démolition ? La qualité de la matière à poser est-elle déterminée ? Parquet chêne ou cèdre ? Va-t-on confier l’ouvrage à une seule entreprise, ou faire appel à plusieurs intervenants ? En général, nous nous contentons d’une vague estimation, parfois sans même prendre la peine de la coucher sur le papier, et en oubliant deux ou trois choses importantes. En outre, nous avons naturellement tendance à sous-estimer non seulement le temps nécessaire, mais aussi le coût de la main d’œuvre et des matériaux. C’est ce qui fait qu’on peut tomber des nues en apprenant que l’étape du ponçage et du polissage coûte, à elle seule, entre 50 et 80 € le mètre carré ! Sur la page suivante, nous allons examiner le prix global du béton poli au mètre carré, tout en décrivant chacune des étapes du processus. Nous en profiterons pour faire défiler les différentes options qui peuvent infléchir les prix. Comme tout le reste, dans la vie, certaines décisions ne sont pas simples à prendre. Encore faut-il disposer d’informations suffisantes et consacrer le temps nécessaire à comprendre tout ce que notre choix recouvre. C’est seulement de cette façon qu’on sera assez compétent pour comparer plusieurs projets en respectant le budget qui, au final, restera l’argument massue. Savoir dans quelle opération on se lance reste la première étape, la plus importante. Et le choix du béton poli peut avoir des implications qui dureront plusieurs siècles !

     

    Note de merci : mon rédacteur as revenu du ski...